Économie : industrialisation, ligne de mire des autorités maliennes

Article : Économie : industrialisation, ligne de mire des autorités maliennes
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29 novembre 2022

Économie : industrialisation, ligne de mire des autorités maliennes

En vue de lutter contre le chômage et propulser l’économie malienne, les autorités maliennes de la transition travaillent à l’industrialisation du pays. C’est leur ligne de mire, bien que le pays souffre généralement de problème de fourniture d’électricité.

Premier producteur de coton en Afrique, le Mali souffre d’un problème d’industrialisation en vue de transformer l’or blanc qu’il produit. Seulement 2 % du coton produit sont présentement transformés.

Pour un développement économique harmonieux, les industries viennent en appui aux activités rurales qu’elles valorisent. Dans ce pays sahélien, où le taux de production du coton s’élève à 700 000 tonnes par an, l’implantation d’industries solides demeure une urgence.

45 000 tonnes de coton fibre

Les autorités maliennes de la transition semblent avoir compris ce paradoxe dans leur pays. Le 21 novembre 2022, elles ont signé un protocole d’accord avec la société chinoise Qingdao pour l’implantation de deux unités de filature de coton : une à Koutiala et l’autre à Bamako. Les statuts de la nouvelle Société malienne de filature (SOMAFIL) ont été signés, vendredi 25 novembre, à la direction générale de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT).

La première unité aura une capacité de production de 20 000 tonnes coton fibre à transformer en filet. La deuxième 25 000 tonnes par an, soit un total de près de 45 000 tonnes de coton fibre.

Ces usines, une fois installées, contribueront au développement socio-économique du Mali. Elles créeront 5000 emplois directs et 50 000 emplois indirects. L’usine de filature est la base de toutes les industries de textiles, a indiqué le ministre malien de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, sur les plateaux de l’ORTM.

La plus grande cimenterie d’Afrique de l’Ouest

Au Mali, quatre millions de personnes vivent du secteur cotonnier, selon Alousséni Sanou. La Somafil contribuera donc également à la relance de la Compagnie malienne de textile (COMATEX), ainsi qu’à la création d’unités connexes au profit de notre pays et de nos populations.

Ces deux unités de filature viendront ainsi étoffer l’armature industrielle du Mali, qui souffre depuis des décennies d’un réel déficit d’industrialisation. D’ores et déjà, l’implantation de plusieurs industries est attendue dans ce pays sahélien en proie à une crise multidimensionnelle. Le 20 novembre dernier, la première pierre d’une usine de cimenterie a été posée à Nioro du Sahel. L’usine Ciment Sahel Mali-SA, avec une production annuelle estimée entre 4 et 6 millions de tonnes, sera la plus grande dans toute l’Afrique de l’Ouest.

Le défi de la fourniture d’électricité

Toutes ces initiatives ont été précédées par la création d’une Société de recherche et d’exploitation minière (SOREMA) ainsi que la pose de la première pierre de l’usine de cimenterie Atlas à Dio Gare, localité située à quelques kilomètres de la ville garnison de Kati. Les autorités maliennes de la transition ont aussi annoncé la construction d’une nouvelle usine de raffinage de l’or, la relance des activités de l’UMPP et de la COMATEX. Toutes ces initiatives de développement économique viennent s’ajouter aux projets de lithium de Goulamina et de diamant à Bougouni.

Pour une véritable souveraineté, il faut une économie émergente. Cette émergence passe par une forte industrialisation, gage de réduction des exportations de matières premières et de lutte contre le chômage. Du coup, elle accompagne aussi les efforts pour le retour de la stabilité et de la paix dans le pays. Cela, les autorités maliennes semblent l’avoir bien assimilé.

Toutefois, le Mali doit comprendre aussi qu’une forte industrialisation ne rime pas avec le délestage. Elle doit être accompagnée par une certaine autonomie en matière de fourniture d’électricité, notamment en ayant recours aux énergies renouvelables.

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